Au siècle d'Oreste et d'Electre qui se fait jour, Œdipe sera tout simplement une comédie.
HEINER MULLER
HEINER MULLER
Avant même qu'il naisse les dieux comme les hommes l'attendent. L'un des des derniers survivants d'une odieuse race noyée dans le sang et les dîners d'horreur. Il lui échut d'être un prince aux abattoirs, tenant entre ses mains une tête de marbre qui épuise ses épaules et dont il ne sait que faire. Et voilà aussi son amour muet qui attend derrière lui. Il a les yeux de Pylade. Il ne parle pas, il le laisse seul à planer au-dessus de ses mémoires, ses sentiments, ses pensées qui le secouent.
Le silence mystérieux de son amour, les cris de vengeance de sa sœur Electre le plongent dans le désespoir le plus profond et le conduisent à une rage incontrôlable. Un couteau profondément enfoui dans la mémoire par la main de son père l'attend. Et la matrice qui lui donna naissance, qu'il y rentre en vengeur victorieux.
Pour l'instant le voilà qu'il se tient debout. Dans l'entre-deux. Devant la porte qui changera son existence. Il est là, debout, la main sur la porte de la mémoire et avec une terreur extrême qui se dessine sur ses deux yeux. Un prince sans royaume, un amant désespéré, immensément seul devant le seuil de l'acte. Rempli de larmes et d'amour. On lui tira les cartes sans le consulter, on scruta son destin, définit sa vie, son corps et sa voix dans une forme qui ne pouvait les contenir. Il se bat pour en sortir, il se bat et bute comme le papillon de nuit sur la lumière qui l'attire et qui la tue en même temps, dénonçant tous ceux qui usurpèrent sa vie, tous ceux qui comptaient lui fermer la bouche.
Horribles profondeurs noires, hauteurs si vertigineuses. Son âme d'adolescent à l'agonie de la mort. Et sa colère à le secouer jusqu'à ce qu'il s'effondre. Cosmiquement seul, nu jusqu'à l'os, devant le seuil de l'acte. Avec des mots qui galopent sans cesse devant lui, des sentiments et des pensées vaincus traînés derrière son char. Words, words, words. Sans même qu'il ait le réconfort de la folie ou la résignation de l'autre prince, Hamlet, qui savait bien que les mots ne construisaient ni ne détruisaient une réalité amputée avançcant en boitant vers sa disparition.
Il reste là, debout. Devant la porte. Tenant d'une main la porte de la mémoire et de l'autre un couteau plein de sang pointé vers nous.
Personne ne veut donc lui parler ?
Le silence mystérieux de son amour, les cris de vengeance de sa sœur Electre le plongent dans le désespoir le plus profond et le conduisent à une rage incontrôlable. Un couteau profondément enfoui dans la mémoire par la main de son père l'attend. Et la matrice qui lui donna naissance, qu'il y rentre en vengeur victorieux.
Pour l'instant le voilà qu'il se tient debout. Dans l'entre-deux. Devant la porte qui changera son existence. Il est là, debout, la main sur la porte de la mémoire et avec une terreur extrême qui se dessine sur ses deux yeux. Un prince sans royaume, un amant désespéré, immensément seul devant le seuil de l'acte. Rempli de larmes et d'amour. On lui tira les cartes sans le consulter, on scruta son destin, définit sa vie, son corps et sa voix dans une forme qui ne pouvait les contenir. Il se bat pour en sortir, il se bat et bute comme le papillon de nuit sur la lumière qui l'attire et qui la tue en même temps, dénonçant tous ceux qui usurpèrent sa vie, tous ceux qui comptaient lui fermer la bouche.
Horribles profondeurs noires, hauteurs si vertigineuses. Son âme d'adolescent à l'agonie de la mort. Et sa colère à le secouer jusqu'à ce qu'il s'effondre. Cosmiquement seul, nu jusqu'à l'os, devant le seuil de l'acte. Avec des mots qui galopent sans cesse devant lui, des sentiments et des pensées vaincus traînés derrière son char. Words, words, words. Sans même qu'il ait le réconfort de la folie ou la résignation de l'autre prince, Hamlet, qui savait bien que les mots ne construisaient ni ne détruisaient une réalité amputée avançcant en boitant vers sa disparition.
Il reste là, debout. Devant la porte. Tenant d'une main la porte de la mémoire et de l'autre un couteau plein de sang pointé vers nous.
Personne ne veut donc lui parler ?
YANNIS KATSANOS,
Notice du metteur en scène,
Bruxelles, 25 Octobre 2010,
Notice du metteur en scène,
Bruxelles, 25 Octobre 2010,
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